Gérard Beauchamp compositeur du spectacle Le Grimoire Maudit
Gérard Beauchamp Compositeur du spectacle de Philippe Vidal directeur artistique d'Euro Disney
Philippe Vidal :
"Le grimoire maudit"
Moret sur Loing : festival d'été, tous les samedis à partir du 23 juin 2001 en nocturne. Sur les berges du Loing, lieu magique, défilent huit siècles d'histoire à travers les tribulations d'un mystérieux grimoire. Toujours caché, volé, partiellement détruit, retrouvé, il passe de main en main. Hélas ! il apporte la désolation à ceux qui refusent de croire en sa légende. Le spectacle illustre les grands moments de l'histoire de la ville, ses mystères, ses joies, ses drames, qui vont du Moyen Age, en passant par la Renaissance, le siècle de Louis XIV, la Révolution, les années Bonaparte et jusqu'à la guerre de 1939-1940...
Napoléon sur le champ de bataille...
Avec mon ami Jean-Charles Fagot entre autres : batteur percussioniste chanteur compositeur,ancien batteur de Johnny Halliday et chanteur de la troupe "La révolution Française" nous avons réalisé la bande musicale de cette grande fresque vue par des milliers de touristes pendant tout l'été 2001.
Nous avons travaillé à partir du scénario de Philippe Vidal, metteur en scène et directeur d'Euro Disney.
Bientôt, je mettrai des extraits de ces musiques qui traversent plusieurs siècles d'histoire de France.
Le peintre Sisley...
La République
Publié le 12 août 2001
«Il ne faut pas faire semblant. Quand un acteur pousse quelqu'un, il doit le pousser vraiment et énergiquement pour que cela soit crédible.» Philippe Vidal, metteur en scène du spectacle de Moret-sur-Loing, le Grimoire maudit, prépare une dernière fois les acteurs, juste avant leur entrée en scène. «Pour nous c'est quelque chose de magique, l'ambiance, les costumes. On se prend un instant pour quelqu'un d'autre» expliquent deux paysannes d'un soir, Anne et Guylaine.
Le spectacle les plongent ainsi que les spectateurs dans l'histoire de Moret, du Moyen Age, marqué par les retours des croisades, à la fin du XIXe siècle. Une fresque historique avec pour fil conducteur, ce fameux Grimoire. «Je suis un conteur d'histoire pas un historien. Je ne donne pas un cours. Évidemment tout est vrai mais certains faits ne sont pas absolument exacts» précise le metteur en scène. Le décor naturel l'a visiblement inspiré au point parfois, de freiner ses envies. «Pour moi le centre de la scène se trouve là, avec le moulin et les deux ponts, qui l'encadrent. Il aurait donc fallu que les sièges des spectateurs soient installés sur une plate-forme flottant sur l'eau afin qu'ils soient bien en face» confie Philippe Vidal. Les berges du Loing représentent pour lui un site exceptionnel, magique à la tombée de la nuit… Quand le passé de Moret refait surface et de quelle manière!
Une grande famille
Depuis 1968, l'association du festival de Moret, composée uniquement de bénévoles, réalise ce son et lumière. Une équipe d'environ deux cent personnes… très motivée. Chacun donne du sien suivant ses compétences. «Tout est fait maison!», les costumes, les accessoires, l'installation des jets d'eau et la mise en place des projecteurs. En fin d'après-midi, les bénévoles n'ont pas hésité à revêtir leur tenue de plongée pour placer les jets d'eau et les projecteurs au beau milieu du Loing.
«Au total, nous avons environ 1500 costumes. Nous ne les utilisons pas tous pour le spectacle. Beaucoup sont fait en tissu d'ameublement, d'autres avec des rideaux. C'est une équipe d'une vingtaine de couturières bénévoles, elles aussi, qui s'occupe tout au long de l'année de les créer à l'identique en suivant des illustrations ou des tableaux. Elles les restaurent, parfois avec difficulté, car certains tissus ne se trouvent plus» explique Véronique Saacké, qui se tient dans le moulin et présente la tenu de Napoléon ainsi que les robes des grandes dames. Non loin des costumes, sont entreposés les accessoires : le grimoire attend là d'être ouvert et de répandre sa malédiction, les chandeliers, les épées en bois ou en métal et les chapeaux dont les bords sont solidifiés grâce à des radiographies.
Les lieux seront investis par les acteurs en début de soirée : spectacle étonnant alors, que celui d'un roi discutant avec une paysanne dans le ventre du moulin. Chacun se presse, des voix se font tout à coup plus fortes et le bruit des pas dans l'escalier en bois contribuent à créer cette agitation et cet enthousiasme ambiants.
Jets d'eau et feux d'artifices
A chaque représentation, Michel Jourdan président de l'association du festival de Moret invite les spectateurs à lui confier leurs impressions.
Certains sont charmés par le site, d'autres qui connaissaient l'ancien spectacle sont surpris car il comprend davantage d'action. Une scène remarquable est celle où les canons font rage entre l'armée de Napoléon et ses ennemis Autrichiens.
Des feux d'artifices et des fumées font du Loing un véritable champ de bataille. «Les canons ont été réalisés à partir de ballons d'eau chaude. Ce qui est amusant c'est que pour les amener ici nous avons parcouru les rues de Moret, en costume d'époque.» On s'y serait cru!
Sophie Hautcoeur